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Le facteur d'orgue

Charles Mutin Cavaillé-Coll

Jeunesse et formation

Charles Mutin naquit le 7 avril 1861 à Saint-Julien dans le département du Jura. Lorsqu’il avait trois ans, il perdit son

père, qui était aubergiste. Sa mère, de vingt-cinq ans plus jeune, resta veuve avec trois enfants. La famille endettée

quitta le Jura pour Paris après la Guerre de 1870. En 1873, Charles Mutin était un élève brillant au Petit Séminaire à

Meaux mais à l’âge de 14 ans, il entra comme apprenti chez Aristide Cavaillé-Coll1 où il fut confié à Joseph Koenig

(1846-1926), l’un des harmonistes de la maison qui venait d’obtenir la commande d’un grand orgue pour l’abbaye aux

Hommes de Caen. Joseph Koenig (le père du futur maréchal Koenig), épousa Ernestine Mutin, la sœur aînée de

Charles Mutin et fonda sa propre maison de facture d’orgue à Caen. Charles Mutin fut tiré au sort pour accomplir

son service militaire (classe 1861) pour une durée de cinq ans. Incorporé au 117e Régiment d’Infanterie stationné à

Argentan, il y fut nommé sergent-chef « fourrier » et occupa ses heures de permission à entretenir l’orgue de l’église

Notre-Dame d’Argentan.



Un organiste de talent

Libéré de ses obligations militaires, il rencontra à Falaise, Eugénie Crespin (1870-1953), fille unique d’un

entrepreneur de bâtiments, commandant des Sapeurs-pompiers et marguillier de l’église Notre-Dame-de-Guilbray

à Falaise. Il épousa cette riche héritière, le 23 janvier 1888. Le couple demeura à Falaise, où Charles Mutin fonda son

premier atelier de facteur d’orgues. Puis le couple s’installa à Caen.

Dix ans plus tard, il rachetait la manufacture Cavaillé-Coll1. Charles Mutin, héritier de la tradition Cavaillé-Coll,

présenta à l’Exposition Universelle de 1900, un grand orgue qui se trouve aujourd’hui dans la grande salle du

Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. En plus d’entretenir le patrimoine des orgues de Cavaillé-Coll, il construisit

près de 300 orgues, développa la mode des orgues de salon pour les riches propriétaires privés. Jusqu’à sa mort, à

Paris le 29 mai 1931, Charles Mutin préserva la réputation de la Manufacture Cavaillé-Coll fondée en 1833.

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Quelques instruments notoires

Sous sa direction, la maison Cavaillé-Coll construit et installe 

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1901 – Le grand orgue de l’église Saint-Léonard de Honfleur, à partir d’un instrument de Merklin.



1902 – L’orgue de Madame Anna Boch (1848-1936), artiste peintre et musicienne originaire de La Louvière, légué par

elle et inauguré 1937 par Fréteur à Ecaussinnes dans le Hainaut en Belgique. 12 jeux, 2 claviers et pédalier.



1903 – Le grand orgue de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Metz.



1904 – Le grand orgue de l’église Saint-Jacques d’Abbeville. L’instrument a été démonté au cours de la démolition de

l’église.



1905 – L’orgue de salon de Georges Ancel, député maire de Harfleur, transféré tout d’abord à l’abbaye Sainte-Anne

de Kergonan (Morbihan), puis en 2014 à Séville (Espagne).



1908 – Le grand orgue de l’église Notre-Dame de Guebwiller.



1909 – L’orgue de l’église Sainte-Geneviève des Grandes Carrières à Paris, se trouvant précédemment dans un

théâtre de Clichy.



1910 – L’orgue de salon de Jean Huré.



1911 – L’orgue de l’église Église Église_Saint-Pierre_de_Bouvines.



1913 – Le grand orgue de l’église de Sarralbe.



1914 – Orgue de 4 claviers et 67 jeux prévu pour le conservatoire de Saint-Pétersbourg, finalement installé à la

collégiale Saint-Pierre de Douai, après avoir servi d’orgue d’exposition dans les ateliers Mutin-Cavaillé-Coll.



1919 – Le grand Cavaillé-Coll du Baron de l’Espée à Biarritz (1898) est démonté et installé dans la Basilique du Sacré-

Cœur de Paris.

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